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COLLECTOR, programme de recherche PAMAL

 

L'OBJET PERDU - JEAN-RENÉ BADER, JACQUES-ELIE CHABERT, JEAN-PAUL MARTIN ET CAMILLE PHILIBERT

1982• ROMAN TÉLÉMATIQUE

En 1982, Jean-René Bader, Jacques-Elie Chabert, Jean-Paul Martin et Camille Philibert fondent la revue expérimentale Toi et Moi Pour Toujours. Sous ce label ils publient trois romans télématiques : ASCOO (Abandon Commande Sur Ordre Opérateur), Vertiges et L’Objet Perdu.

L’Objet Perdu est présenté à l’exposition Les Immatériaux au Centre Pompidou en 1985. Il s’agit d’un roman télématique à choix multiples. Constitué d’un peu plus de 250 écrans, ce roman permet aux visiteurs de l’exposition de naviguer dans l’histoire d’Olga et Maxime grâce à des choix multiples. Chaque écran comporte deux à trois choix, matérialisés par les touches 1, 2, 3 ou SUITE que la visiteuse ou le visiteur tape sur le clavier du Minitel afin de choisir l’écran suivant et donc la prochaine péripétie de l’histoire. À la fin, chaque histoire est compilée et éditable afin que l’auteur puisse la compléter avec des nouvelles idées n’apparaissant pas dans les écrans préétablis.

Début 2018 nous retrouvons la trace de Jacques-Elie Chabert et Camille Philibert, qui nous fourniront alors les versions imprimées de la revue ASCOO consultable uniquement au format papier ainsi qu’une série de sérigraphies complètes de tous les écrans de la revue L’Objet perdu.

Au cours d’un workshop d’une semaine en avril 2018, avec l’aide des deux artistes, nous retrouvons, à partir des sérigraphies et de leurs souvenirs, une grande partie de l’arborescence complexe du roman. Affichée d’abord sur un mur puis retranscrite en PDF, l’arborescence guidant l’apparition des différents écrans nous permet d’envisager une reconstruction partielle du roman sur Minitel.

Malheureusement, nous réalisons assez vite que les sérigraphies sont fantasques. Elles sont très loin de ressembler aux écrans du Minitel : les couleurs ne sont pas cohérentes avec l’affichage de l’écran, leurs délimitations n’est pas compatible avec un affichage par grille, etc.

Nous apprenons également que la plupart des écrans étaient en fait animés. Ces animations, dont nous n’avions qu’une seule séquence sur les sérigraphies, sont tout à fait impossibles à reconstruire.

C’était sans compter sur une trouvaille heureuse : une vidéo Youtube intitulée « Tuto | Comment se servir d’un Minitel ? ». La vidéo publiée par le Forum des Images est un documentaire de Hervé Lachize (1985) ayant pour titre French connexion. Il s’agit d’une enquête sur l'utilisation du Minitel auprès de divers utilisateurs et d'un responsable de serveur

Vidéotex.

À 19’23’’ apparaît alors par miracle Jacques-Elie Chabert, présentant la revue L’Objet Perdu comme exemple parmi d'autres de l'utilisation du Minitel. Nous y voyons l’interface de programmation utilisée par les artistes et surtout les écrans animés de L’Objet Perdu. Cette vidéo nous a permis de reconstruire trois écrans avec les animations et de nous donner une idée du type d’animation auxquelles nous avions à faire.

Les workshops suivants nous ont permis de reconstruire d’autres écrans à partir de cette archive vidéo et des souvenirs des artistes. Peu conventionnelle, cette reconstruction se laisse guider par l’esprit « anarchiste » de Camille et Jacques-Elie, peu intéressés par la justesse de la reconstruction mais plutôt par sa productivité artistique.

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